L’éthanol est facilement fabriqué par hydrolyse de l’éthylène, un produit pétrochimique majeur. Deux millions de tonnes d’éthanol dérivé de pétrole sont produits chaque année. Les principaux fournisseurs d’éthanol sont l’Afrique du Sud et l’Arabie Saoudite, mais il y a également de grandes usines de production aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. L’éthanol dérivé du pétrole (éthanol synthétique) est un solvant industriel largement utilisé qui a des applications très variées.
Identifier l’origine de l’éthanol peut avoir plusieurs intérêts :
Les crédits d’impôts pour l’éthanol dans les carburants (Loi sur la politique énergétique – Energy Policy Act de 2005 H.R.6) s’appliquent aux bioéthanols et non aux éthanols dérivés du pétrole. La validation de ces crédits d’impôts nécessite une certification prouvant que l’éthanol provient de sources renouvelables. Le test scientifique reconnu est l’ASTM D6866, qui distingue sans ambiguïté et quantitativement les matériaux produits à partir de carburants fossiles comme le pétrole, et ceux produits par de la biomasse moderne.
L’ASTM D6866 protège les intérêts des investisseurs et producteurs de biomasse investissant dans la production de bioéthanol. La méthode est utilisée par l’USDA (Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis) pour l’identification des produits biosourcés et s’applique sans modification pour l’identification et la quantification du bioéthanol.
Les crédits d’impôts conséquents destinés au bioéthanol contenu dans les carburants représentent une tentation pour des individus peu scrupuleux de produire des éthanols synthétiques. Le cas le plus répandu est la dilution du bioéthanol avec de l’éthanol synthétique. L’ASTM D6866 est une technique quantitative qui met en évidence toute dilution significative.
L’ASTM D6866 va protéger l’industrie du bioéthanol en décourageant ces fraudes. Une certification ASTM D6866 est une condition nécessaire pour chaque lot de bioéthanol soumis pour ces crédits d’impôts.
L’ASTM D6866 utilise la technique de la datation au radiocarbone. La biomasse comporte du carbone 14 alors que les matériaux fossiles n’en contiennent plus. La mesure des concentrations en carbone 14 dans un échantillon d’éthanol montrera s’il a été produit à partir de matériaux renouvelables ou fossiles. Un autre cas de fraude répandu est un mélange de bioéthanol et d’éthanol synthétique.
Dans les échantillons comprenant les 2 types d’éthanol, l’ASTM D6866 peut déterminer quantitativement le pourcentage de bioéthanol afin que le crédit d’impôt approprié soit donné. Également, l’ASTM D6866 est applicable à l’essence en vrac qui contient des concentrations variées en bioéthanol. Le test indique la quantité de composant renouvelable dans le liquide total. Cependant, il est nécessaire que le carburant soit bien mélangé afin que le petit échantillon prélevé pour l’analyse soit représentatif de l’ensemble de la citerne de stockage. C’est un point important pour le test de matériaux en vrac.
L’analyse ASTM D6866 ne mesure pas uniquement la teneur en carbone 14 dans les échantillons d’éthanol, mais également la teneur en carbone 13, l’isotope le plus stable du carbone. La mesure du carbone 13 fait partie intégrante de la datation au radiocarbone. C’est aussi, dans quelques cas, un moyen de vérifier la source de la biomasse utilisée pour la production d’éthanol. Toutefois, le carbone 13 n’est pas adapté pour déterminer précisément la teneur en matériaux renouvelables par rapport aux matériaux fossiles dans un mélange.
Même si le maïs et le pétrole, par exemple, ont des concentration différentes en carbone 13, d’autres matériaux de la biomasse ont des teneurs en carbone 13 assez variables. Certains matériaux pouvant servir à la production de bioéthanol comme la betterave sucrière, la patate douce, le raisin et d’autres fruits ont une teneur en carbone 13 généralement indifférenciable de celle du pétrole. Les analyses carbone 13 donneraient des résultats ambigus dans le cas de dilution de bioéthanol avec dix ou vingt pour cent d’éthanol synthétique. D’un autre côté, l’analyse par datation au radiocarbone montrerait clairement cette dilution.
Vous trouverez plus de détails sur le processus de datation radiocarbone sur la page de l’ASTM D6866.